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L'actualité vue par Charles Rojzman et toute l'actualité de la Thérapie Sociale
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mardi 28 février 2012
Fin mars: Vertiefungsmodul de Thérapie Sociale à Bressanone-Brixen
J'anime un Vertiefungsmodul ( module d'approfondissement) de Thérapie Sociale du 23 au 27 mars à Bressanone-Brixen ( Sudtyrol-Alto Adige) Italie
En langue allemande - In deutscher Sprache.
Informations/informationen
Départ demain pour Bujumbura. Conférence d'introduction pour la sortie du livre: " Dépasser la haine, construire la paix".
Actuellement, l'Initiative de Genève pour la paix dans les Grands Lacs
soutient ses partenaires d'Eirene Suisse et de la COTMEC pour la
publication du livre "Dépasser la haine, construire la paix. Témoignages
de paix de la région des Grands Lacs".
«Dépasser la haine, construire la paix » est un livre courageux et nécessaire, destiné à faire connaître des
témoignages de paix de la région des Grands Lacs africains. Le projet a
été rêvé et conçu par un artisan de la réconciliation, Justin
Kahamaile. Au coeur des drames de cette région, il a fondé l’Initiative
de Genève pour la paix dans les Grands Lacs en rassemblant les acteurs
de paix de tous bords et en les invitant à raconter leur action en
faveur du vivre ensemble. Pari fou, pari tenu.
Deux créateurs
suisses, la dramaturge Sandra Korol et le photographe Serge Boulaz, ont
également fait le voyage dans les Grands Lacs. A partir des rencontres
avec ces femmes et ces hommes, ils partagent, à leur tour, leur parole
et leur vision de cette région ravagée et en reconstruction. Ces
étincelles d’humanité apportent une réflexion de portée universelle sur
l’émergence de la résistance et du pardon en temps de crise.
Je
parlerai en introduction du colloque "Dépasser la haine, construire la
paix : quelles pratiques pour la région des Grands Lacs ?", qui se
tiendra à Bujumbura (Burundi) du 1er au 3 mars 2012.
Ce
colloque rassemblera, en plus des membres de l’initiative, des témoins
et des acteurs suisses du projet, des membres officiels des
gouvernements de la région des Grands Lacs, des leaders intermédiaires,
des personnes et des organisations de la société civile. Phénomène rare
et ambitieux, le colloque rassemblera des ressortissants des trois pays
et de toutes les communautés ethniques de la région. L'objectif est
d'amorcer une dynamique de réflexion-action sur le sujet qui nous
préoccupe. Le but de ce colloque est avant tout de rassembler et de
mobiliser la population des Grands Lacs autour d'une thématique de
réflexion commune, afin que ses ressortissants puissent se rendre
comptent qu'ils peuvent être acteurs des dynamiques de stabilisation de
leur région. Ceci permettra de parler et de faire parler de cette
problématique difficile, de permettre aux gens de l'exprimer et de se
l'approprier. Nous sommes ainsi au coeur de la promotion de la paix et
de la démarche de l'initiative.
jeudi 23 février 2012
Le dernier bulletin d'informations de l'Institut
Le bulletin d'informations de l'Institut Charles Rojzman de février 2012
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mercredi 22 février 2012
Mes prochaines conférences
- 17 mars 2012: Les Amanins (Centre de Pierre Rabhi)
- 30 mars 2012: Bujumbura (Burundi)
- 4 avril 2012: Grenoble- La Villeneuve
- 19 avril 2012: Philadelphie (Etats-Unis)
- 22 mai 2012: Lyon (Association des HLM Rhone-Alpes)
- 26 mai 2012: Saint-Denis (Ile de La Reunion)
mardi 21 février 2012
Colloque au Burundi du 1er au 3 mars 2012
Je
parlerai en introduction du colloque "Dépasser la haine, construire la
paix : quelles pratiques pour la région des Grands Lacs ?", qui se
tiendra à Bujumbura (Burundi) du 1er au 3 mars 2012.
Ce
colloque rassemblera, en plus des membres de l’initiative, des témoins
et des acteurs suisses du projet, des membres officiels des
gouvernements de la région des Grands Lacs, des leaders intermédiaires,
des personnes et des organisations de la société civile. Phénomène rare
et ambitieux, le colloque rassemblera des ressortissants des trois pays
et de toutes les communautés ethniques de la région. L'objectif est
d'amorcer une dynamique de réflexion-action sur le sujet qui nous
préoccupe. Le but de ce colloque est avant tout de rassembler et de
mobiliser la population des Grands Lacs autour d'une thématique de
réflexion commune, afin que ses ressortissants puissent se rendre
comptent qu'ils peuvent être acteurs des dynamiques de stabilisation de
leur région. Ceci permettra de parler et de faire parler de cette
problématique difficile, de permettre aux gens de l'exprimer et de se
l'approprier. Nous sommes ainsi au coeur de la promotion de la paix et
de la démarche de l'initiative.
"Parcours de psys"
Parution le 15 mars 2012 du livre "Parcours de psys" de Anne Ricou et Laetitia de Kerchove, aux éditions Le Cavalier Bleu. Un chapitre m'y est consacré:
RÉSUMÉ DU LIVRE
Psychiatres,
psychanalystes, psychologues, les psys sont partout. Psys,
diminutif tombé dans le domaine public, il recouvre une réalité professionnelle
dont on sait finalement peu de chose. Car c'est bien là le paradoxe. En une
trentaine d'années, psychiatres, psychologues et psychanalystes sont sortis peu
à peu du secret de leur consultation pour diffuser leur savoir. Poussé par la
vogue du développement
personnel,
le discours psy s'est invité jusque
dans nos salons par le biais des colonnes de magazines, des livres et de
plateaux de télévision. Les psys sont aussi devenus des experts qui
ont poussé la porte des tribunaux, des consultants en
ressources humaines les grandes entreprises. De notre côté, nous nous sommes
emparés avidement de leur vocabulaire, de leurs concepts, de leurs diagnostics
que nous manipulons jusqu'à le vider de leur sens. Le revers de la
vulgarisation, c'est bien sûr, la défiance et la suspicion. Les icônes sont
faites pour être brisées: on tire à boulet rouge sur Freud,
sur Lacan,
sur Dolto
À
travers eux, c'est la toute puissance du psy que l'on vise et la prédominance
de la psychanalyse qui se voit aujourd'hui concurrencée par d'autres courants
qui en savent tout autant sur nous. Mais au fait, nous, que savons au juste des psys? Savons-nous seulement faire la différence entre un psychiatre, un
psychologue, un psychanalyste? Comment sont-ils formés et à quoi ? Dans quel
domaine interviennent-ils? Autant de questions que les personnalités
sollicitées pour cet ouvrage se proposent d'éclairer à travers leur récit de
vie. Onze psys, au parcours parfois classique ou insolite, poussés sur le
chemin de leur vocation par des blessures d'enfance pour
certains, ou mus par un désir: explorer l'envers du décor de nos comportements,
interroger les frontières de la maladie mentale. Entretiens avec : Christophe Dejours, Isabelle
Filliozat, Gisèle
George,Serge
Hefez, Olivier Houdé, Daniel
Marcelli, Marie
Rose Moro, Robert
Neuburger, Charles
Rojzman, Jeanne
Siaud-Facchin, Michael
Stora.
mercredi 1 février 2012
La nécessité des vrais conflits face au "vivre-ensemblisme"
« De la même façon que je suis très réticent à l’idée de ce
que j’appelle le « vivre-ensemblisme », je suis méfiant devant le
dialogue parfois prôné comme une solution universelle aux problèmes de
communication. Il y a là une sorte d’idolâtrie du dialogue liée à une idéologie
contemporaine selon laquelle toutes les cultures, tous les groupes seraient à
même de cohabiter harmonieusement, s’il n’y avait pas les « gens
malintentionnés » voulant la guerre pour satisfaire d’obscures intérêts
occultes. Il y a dans cette sorte de pacifisme comme un refus de voir les
différences et les conflits qui opposent réellement les peuples et les
individus, comme une difficulté à accepter que nous ne sommes pas seulement des
êtres rationnels et de bonne foi et que nous pouvons être manipulés par nos
passions et nos idéologies.
Les limites du dialogue
Un exemple de ces dialogues qui
font l’admiration des bien-pensants est celui qui rassemble des Palestiniens
instruits, tolérants et laïcs, et des Israéliens trotskistes, gauchistes ou
antisionistes. C’est également le cas de beaucoup de dialogues
interconfessionnels qui réunissent les dignitaires des trois religions
monothéistes. J’ai moi-même participé à une rencontre en Macédoine entre
leaders religieux chrétiens orthodoxes et musulmans. A la table de conférence,
on pouvait entendre de belles paroles ronflantes et si caractéristiques sur la
tolérance et l’acceptation de l’autre. Or, en privé, j’ai personnellement
entendu les pires horreurs émanant de ces mêmes personnes à l’endroit des
représentants de l’autre culte. En aparté, des prêtres orthodoxes ne manquaient
pas de s’en prendre à ces Albanais musulmans « tous menteurs, tous
voleurs »…En fait, dans ce type de dialogue, l’objectif est de donner une
bonne image de soi-même, de se présenter comme un être de raison, d’amour et de
tolérance. Un véritable dialogue doit avoir été préparé pour créer les
conditions de confiance qui rendront l’échange sincère.
Dans un dialogue véritable, on
n’a pas peur d’être jugé, rejeté ou agressé. On peut se montrer tel que l’on
est, on peut dire des choses difficiles et parfois blessantes, sans peur de la
violence. On ne se contente pas d’accuser l’autre et l’on est aussi capable
d’admettre ses propres responsabilités. On s’efforce de maintenir une relative
autonomie vis-à –vis de son groupe d’appartenance et de l’idéologie de son
milieu.
Pratiquer le dialogue pour le
dialogue ne sert à rien. C’est un moyen, non une fin, pour atteindre un
objectif qu’on a décidé en commun. Et dans un vrai dialogue, on a appris à ne
pas esquiver les véritables conflits qui nous opposent.
Les risques du vivre-ensemblisme
L’expression « vivre-ensemble »
est employée à toutes les sauces depuis plusieurs années, comme si c’était une
panacée, la solution miracle à tous nos problèmes. Il suffirait de vivre
ensemble pour que par miracle tous nos problèmes disparaissent…Allons-y !
Un peu de volonté, de gentillesse, un doigt de communication, une pincée de
dialogue, embrassons-nous et tout va rentrer dans l’ordre ! Essayons de
nous comprendre, prenons-nous par la main ! Tout cela n’est qu’une
illusion, une poudre aux yeux, et cache de véritables conflits, des intérêts
bien pesés, des prises de pouvoir, des ambitions dissimulées. Parlons du réel,
que diable !
Vivre ensemble ne se résume pas
un slogan, à une injonction ou une admonestation, comme autrefois la petite
main de SOS Racisme. Les conditions du vivre ensemble ne reposent pas sur une
moralisation de la vie commune. Vivre ensemble, c’est le résultat d’efforts
multipliés, d’expériences plus ou moins réussies pour surmonter des conflits,
parfois des violences. Vivre ensemble, c’est faire société, et une société
n’est pas uniquement composée d’individus de bonne volonté, rationnels,
parfaitement sains mentalement, comme le suppose ce
« vivre-ensemblisme » de bonne compagnie. Vivre ensemble, c’est faire
société avec les gens comme ils sont, inégaux, apeurés, angoissés, et aussi
entreprenants, rêveurs, délinquants, un peu fous, névrosés.
Bien sûr, nous devons combattre
les idéologies sécuritaires, celles qui revendiquent la force contre le
dialogue, la guerre contre les tentatives de paix, et nous indigner des
discours de haine. Mais il nous paraît aujourd’hui tout aussi urgent de
critiquer en parallèle les pacifistes naïfs qui croient toujours savoir, sans y
regarder de près, où sont les victimes, encourageant ainsi la victimisation et
contribuant à diffuser les préjugés et les haines. Nous baignons dans une
illusion dévastatrice, celle fortement proclamée par l’Europe moderne : il
devrait exister une paix définitive et universelle post-Auschwitz, et la voie
vers cette paix – dont l’Europe serait l’illustre modèle – serait simplement
empêchée par certains esprits chagrins, caractérisés par un nationalisme
exclusivement de type occidental. L’antiracisme étant devenu, comme certains
l’ont déjà souligné, la nouvelle pensée unique, il y a aujourd’hui une
incapacité de désigner un mal qui soit extra-européen, arabe ou africain. Cette
façon de penser « avec des œillères » entrave considérablement la
résolution des problèmes car elle contribue à une distorsion de la réalité.
Qu’est-ce que vivre ensemble ?
Dans l’acceptation courante,
vivre ensemble suppose que les conflits ne doivent pas exister. Nous devons
tous nous aimer ou du moins nous respecter avec nos différences. L’idée est
belle et louable, mais elle omet un point essentiel : nous ne sommes pas
seulement différents, nous sommes aussi en désaccord, nos avis divergent sur la
manière de concevoir la vie en société, l’éducation, le civisme, la religion,
le bien et le mal…Vivre sans conflits, cela signifierait taire ce que l’on
pense ou désire au profit d’une entente pacifique. Cela signifierait accepter
tout des autres, parfois au détriment de nos propres intérêts ou de nos propres
convictions. Il s’agirait de tolérer tous les discours et tous les actes pour construire
une société sans heurts.
Ce projet est irréaliste et
dangereux. Irréaliste parce que l’homme est un être de désirs et de
convictions. Il donne du sens à sa vie en s’opposant, en développant des idées,
en transformant son environnement, en influençant les autres. Il pense et agit.
Le forcer à se taire et à tout accepter reviendrait à nier son existence.
Personne si ce n’est en situation de dépression, ne peut se soumettre à une
telle annihilation de soi.
Mais ce projet est surtout
dangereux. L’Histoire montre en effet, que, aussitôt appliquée cette vision du
vivre ensemble, un bouc émissaire doit être désigné pour représenter le mal,
celui qui empêche l’harmonie. Ce projet est celui de tous les totalitarismes,
celui de Hitler, celui des islamistes intégristes aujourd’hui et, même sous une
forme atténuée de certains bien-pensants de gauche, anti-américains,
antisionistes, antiracistes. Dans tous les cas, le mal est ailleurs et la paix
n’adviendra enfin que si l’on se
débarrasse de ce mal. J’étais un enfant juif, j’étais le mal sans avoir
commencé ma vie. J’aurais pu être un enfant musulman de Srebrenica, un enfant
tutsi du Rwanda ou un enfant noir du Darfour et connaître le sort qu’on leur a
réservé…Beaucoup d’hommes et de femmes convaincus d’un vivre ensemble de ce
type se sont parfois transformés en démons humains. Ils ont livré leur raison
en pâture à l’idéologie extrême et à la folie meurtrière. Cette vision du vivre ensemble n’a rien d’un thème
pacifique ; la destruction et la pathologie sociale sont toujours
susceptibles de resurgir à travers elle. Il faut construire une vision nouvelle
du vivre ensemble, une vision humaine acceptant et prenant en compte chaque
homme, naturellement frère d’humanité. Accepter chaque homme, cela signifie
accepter de vivre en permanence avec les
conflits pour nous préserver de la violence. Ce n’est pas une prescription
angélique, c’est une condition de survie, un garde-fou contre les folies
collectives. "
Ce texte est tiré de mon livre « Sortir de la violence par le conflit »,
paru aux éditions La Découverte, en 2008. Plus d’infos sur le livre ici
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