L'actualité vue par Charles Rojzman et toute l'actualité de la Thérapie Sociale
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mercredi 28 mars 2012
Toulouse: le drame de la haine
Texte publié sur le site du magazine Psychologies qui demandait ma réaction sur les évènements avant que l'on sache qui était le responsable des tueries de Toulouse et Montauban:
TOULOUSE: LE DRAME DE LA HAINE
"La haine est une maladie de l’âme qui ignore l’humanité de l’autre”
prévient, à propos du drame de Toulouse, le sociothérapeute Charles Rojzman. Existe-t-il vraiment un climat délétère en France ? Savons-nous encore vivre ensemble ? La réponse de Charles Rojzman.
Les tueries de Montauban et de Toulouse, très médiatisées à juste titre
en raison de l’horreur des actes commis par le meurtrier, sont-elles le
symptôme d’un climat « délétère » comme le disent certains ? Sont-elles
le symptôme d’un vivre-ensemble endommagé par des paroles de haine à
l’encontre de tel ou tel groupe ?
Je crois plutôt que les commentaires sur ces événements en disent long sur la déchirure qui parcourt la société française au sujet du vivre-ensemble. Pour les uns, le vivre-ensemble doit réconcilier à tout prix les cultures, les origines et les modes de vie. Pour les autres, il n’y a pas de vivre-ensemble possible parce que les différences sont autant d’incompatibilités et de menaces. La majorité ne se retrouve pas dans ces positions radicales mais plutôt dans la confusion et la perplexité, entre l’aspiration à la tolérance et la peur suscitée par des événements réels.
Je crois plutôt que les commentaires sur ces événements en disent long sur la déchirure qui parcourt la société française au sujet du vivre-ensemble. Pour les uns, le vivre-ensemble doit réconcilier à tout prix les cultures, les origines et les modes de vie. Pour les autres, il n’y a pas de vivre-ensemble possible parce que les différences sont autant d’incompatibilités et de menaces. La majorité ne se retrouve pas dans ces positions radicales mais plutôt dans la confusion et la perplexité, entre l’aspiration à la tolérance et la peur suscitée par des événements réels.
Le véritable problème dans la société française, selon moi, n’est pas la diversité mais la haine.
Dans les relations humaines, aussi bien à l’intérieur des familles, dans les institutions et les entreprises, au niveau collectif enfin, la haine tient une place que l’on néglige trop souvent. C’est la haine qui empêche le vivre ensemble, la haine qui voit dans l’autre un monstre, la haine qui se focalise uniquement sur le mal en l’autre, et qui ne le voit plus dans toute sa complexité. Cette haine est en train de déchirer la société française et empêche un véritable débat démocratique entre gauche et droite, peuple et élites, juifs et musulmans, antiracistes et partisans du Front national.... Mais surtout, il ne faut pas être naïf : la haine ne doit pas être confondue avec la lutte nécessaire contre les volontés de domination et les atteintes à la civilité, aux droits des hommes et des femmes. Ne nous trompons d’indignation: le geste de l’homme qui attrape une petite fille de 6 ans par les cheveux et lui tire une balle dans la tête parce qu’elle représente pour lui l’ennemi, c’est cela qui est la haine véritable. La diversité, inévitable dans ces temps troublés, suppose le conflit, la défense, et parfois l’attaque. Le véritable vivre ensemble contient tout cela, en même temps que la compassion et la générosité. La haine c’est une toute autre affaire. Sachons alors distinguer la lutte nécessaire pour la protection de soi et des siens et la haine qui est une maladie de l’âme et qui ignore l’humanité de l’autre.
Dans les relations humaines, aussi bien à l’intérieur des familles, dans les institutions et les entreprises, au niveau collectif enfin, la haine tient une place que l’on néglige trop souvent. C’est la haine qui empêche le vivre ensemble, la haine qui voit dans l’autre un monstre, la haine qui se focalise uniquement sur le mal en l’autre, et qui ne le voit plus dans toute sa complexité. Cette haine est en train de déchirer la société française et empêche un véritable débat démocratique entre gauche et droite, peuple et élites, juifs et musulmans, antiracistes et partisans du Front national.... Mais surtout, il ne faut pas être naïf : la haine ne doit pas être confondue avec la lutte nécessaire contre les volontés de domination et les atteintes à la civilité, aux droits des hommes et des femmes. Ne nous trompons d’indignation: le geste de l’homme qui attrape une petite fille de 6 ans par les cheveux et lui tire une balle dans la tête parce qu’elle représente pour lui l’ennemi, c’est cela qui est la haine véritable. La diversité, inévitable dans ces temps troublés, suppose le conflit, la défense, et parfois l’attaque. Le véritable vivre ensemble contient tout cela, en même temps que la compassion et la générosité. La haine c’est une toute autre affaire. Sachons alors distinguer la lutte nécessaire pour la protection de soi et des siens et la haine qui est une maladie de l’âme et qui ignore l’humanité de l’autre.
lundi 12 mars 2012
Quelques photos au retour de Bujumbura au Burundi
A Bujumbura, avec des journalistes, associations, représentants gouvernementaux de la République Démocratique du Congo, Rwanda, Burundi |
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